Inventer un nouveau mythe ?

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Extrait n°11 - « Inventer un nouveau mythe ? »

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Inventer un nouveau mythe ? C’est le pari que Charles Eisenstein fait en construisant une nouvelle Histoire, celle de la Réunion ou de l’Inter-Être.

Diplômé de l'université Yale en philosophie et en mathématiques, Charles Eisenstein consacre ses travaux à l’étude de la civilisation, de la conscience, de l’argent et de l’évolution culturelle de l’être humain. Dans son dernier livre (1), cet intellectuel de la contre-culture démontre qu’un nouveau modèle est en train d’émerger. Nous vivons une transition entre deux mondes : après une longue traversée du désert dans le monde de la Séparation, nous arrivons dans l’ère de la Réunion, appelée Inter-Être, où nous prenons conscience de notre interdépendance.

L’écrivain et essayiste Olivier Clerc propose une synthèse du monde de l’Inter-Être très riche et éclairante pour nous aider à appréhender ce mythe.

Dans le monde de la séparation, « nous sommes des individus séparés les uns des autres et nous devons survivre en contrôlant une réalité extérieure qui nous est principalement hostile ». C’est la vieille histoire.
Nous sommes dans un moment de bascule et d’effondrement où « cette histoire est en train de culminer dans l’absurdité et l’horreur, venant ainsi bousculer le mythe que nous allons dans la bonne direction. »
Vient alors la nouvelle histoire qui peut créer un nouveau monde au fur et à mesure que nous cheminons et agissons. C’est celle de l’Inter-Être où « tout, tous et toutes sont en interconnexion et l’univers est conscient, doté d’intelligence et s’organise autour d’une intention à laquelle nous participons ».
À la question de savoir si nous allons y arriver, nous pouvons répondre que les expériences passées pour tout réinventer sont riches d’enseignements « et tout ce qui s’est développé en marge de la société est prêt à se déployer ».

Le monde de l’Inter-Être est-il un mythe capable de déplacer les foules et de changer le monde ? L’avenir le dira. Concrètement dans le quotidien de notre vie, ce mythe nous amène à nous poser un certain nombre de questions. Cela signifie pour commencer, de penser de manière holistique et systémique. De concevoir un business model qui prenne en compte l’intégralité des impacts économiques, environnementaux, sociaux et sociétaux et non juste un seul d’entre eux, dans le cadre d’une performance globale. Les approches « en silo » sont à coup sûr vouées à l’échec. Que signifie une avancée économique qui n’est pas partagée par le plus grand nombre ou qui se fait au détriment du climat ? Cela a-t-il du sens de ne penser qu’au climat quand des êtres humains sont dans la détresse la plus totale ? Le propos n’est pas ici d’encenser ou de critiquer ce nouveau mythe, mais de réagir aux paradoxes qu’il nous renvoie.

En diabolisant ceux que l’on perçoit comme des « autres », on les pousse justement vers des comportements qui justifient cette diabolisation.

Notre mode de pensée s’est longtemps appuyé sur le système de la séparation, il est certainement temps de réunir l’ensemble des éléments, de passer du OU au ET.

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