Légèreté… cela pourrait sembler tellement provoquant de proposer la légèreté… et pourtant il s’agit bien d’une quête quasi existentielle et vitale en ces temps perturbés où le monde brûle, se noie et tremble...
Un jour, je danserai sur une arête !
Légèreté… cela pourrait sembler tellement provoquant de proposer la légèreté… et pourtant il s’agit bien d’une quête quasi existentielle et vitale en ces temps perturbés où le monde brûle, se noie et tremble...
Quand ma tête s’entête, mon corps sait…
C’est pour cela que je grimpe en montagne, moi qui ne suis pas montagnarde,… pour éprouver consciemment dans mon corps ce que ma tête refuse consciemment ou inconsciemment. Et m’offrir une chance de bouger et d’apprendre à agir sans subir.
Un long chemin d’apprentissage…
Il y a eu cette « grimpe » début septembre. Je prévoyais une longue marche sur glacier, le guide nous a proposé la veille les Arêtes Crochues. Toute ma préparation mentale s’est écroulée… et pourtant c’est un niveau 3, donc facile. Sauf que je n’ai jamais vraiment fait d’escalade. Et là tout s’est emballé dans ma tête… le précipice, le rocher hostile, les prises improbables, et tout et tout et tout… mon imagination a été forte pour m’empêcher de dormir la nuit. Alors le jour J forcément cela a été une épreuve. J’ai eu peur. J’y suis arrivée. Difficilement. Ai-je pris du plaisir ? Pas sûr sur le moment… Le lendemain, nous repartions faire l’Arête à Lolo, près des Cosmiques sous l’Aiguille du Midi, facile pour beaucoup, une « montagne » pour moi. Et rebelotte… ma tête a pris le dessus, la peur s’est infiltrée et a gâché le plaisir de la grimpe ou quasi !
Avec le recul, la peur n’était pas appropriée…
Je ne remercierais jamais assez @Blaise de m’avoir permis une fois de plus de faire une telle expérience. D’avoir osé m’emmener tout là-haut. J’ai appris. Tellement appris… de cet équilibre entre la perception des risques et la perception de mon potentiel et de mes ressources. Et puis je peux aujourd’hui cultiver cette phrase toute simple « cela peut bien se passer ». Une posture de légèreté qui change tout en rapport à la peur. Celle de la bouteille à moitié pleine. Pourquoi l’ai-je oublié sur la paroi quand je la connais par cœur en situation cool ! Je vais m’entraîner régulièrement.
De la légèreté, du plaisir et de la joie… du désir quoi !
Quand hier, sur les RS, j’ai lu ce post qui cite Simone Weil : « L'intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu'il y ait désir, il faut qu'il y ait plaisir et joie. L'intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie. La joie d'apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs »… je me suis promis de remettre du désir, et donc du plaisir et de la joie, et de la légèreté, dans mon quotidien cette année. Et de commencer tout de suite ! Sans procrastiner :-) Ainsi je trouverai ce courage indispensable pour relever les défis qui nous attendent et qui m’attendent. Cet élan du cœur, n’est-ce pas la véritable intelligence, celle qui ose continuer à s’engager vers la Vie, surtout quand tout semble incertain ?
Un jour, je danserai sur une arête ! Avec légèreté !